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VIDA Y ESCRITOS DEL DR. RIZAL

hiver quand il fait horriblement froid; que la brise est parfumée, surtout à Valence, en Andalousie, seulement le parfum n'est pas toujours exquis ou agréable; il est aussi vrai que les femmes son belles, passionnées, d'un esprit naïf, naturel et piquant, nées pour aimer, vivant pour l'amour, et mourant pour avoir aimé, cela est vrai; on remarque tout cela quand on est au milieu d'un pays couvert de neige; quand on n'entend qu'un langage dur, rude, déchirant pour l'ouïe; quand on sent le froid vous pénétrer jusqu'au moelles des os; quand on voit des jeunes filles grandes, blondes, belles, mais sérieuses, sans un sourire aux lèvres, sans une étincelle aux pupiles, marchant à peu près comme les hommes de ce pas rapide, pressé, allant aux affaires ou à la fabrique. Mais auprès de cette poésie de la Nature, qui crée la rose à la tige épineuse, les plus belles fleurs au parfum envenimé pour celui qui osera l'aspier, seduit de leur belles couleurs, vous trouverez aussi en Espagne des choses qui vous feront regreter les pays du Nord quand vous serez là-bas. Je ne vous parlerai de ces contrées d'Andalousie que je ne connais que très peu, parce que je n'y ai passé que quelques jours: si j'osais décrire leur climat et leurs mœurs, je craindrais de ne dire que des sottises, des exagerations ou des faits exceptionnels[1]. J'aimerais mieux vous parler de Madrid, où j'ai séjourné longtemps et dont les mœurs, le climat, les histoires secrètes ou publiques je crois connaître un peu, du moins du temps où j'y étais.

Madrid est une ville des plus riantes du monde, qui participe au même temps de l'esprit de l'Europe et de l'Orient, qui accepte la régularité, la convenance, le bon ton qui viennent de l'Europe civilisée, sans dédaigner, sans repousser les brillantes couleurs, les vives passions, les mœurs primitives des tribus de l'Afrique, des arabes chevaleresques dont les traces sont encore à reconnaître partout, dans le type, dans les sentiments, dans les préjugés, même dans les lois. Ce qui vous frappera toujours en venant de l'étranger, c'est l'animation, les brillantes couleurs, et quelqu'allure sans façon que vous trouverez dans les rues. Vous verrez des linges sales ornant les balcons comme des drapeaux de famille: ce sont les blanchisseuses qui saisissent l'occasion pour étaler devant le public le secret de toilettes et d'habillements de leurs maîtres. Mais ne marchez pas, la tête haute, regardant aux balcons pour admirer les jeunes filles qui les couronnent au milieu des fleurs et des plantes grimpantes, parce que vous courez le danger de marcher sur quelque chose qui vous obligera à changer de bottes. Prenez garde; si quelqu'un vous approche pour vous demander des renseignements, ne dîtes pas que vous êtes étran-


  1. Una nueva prueba de su rectitud de conciencia: no gustaba de juzgar de plano de aquello que sólo conocía superficialmente.