L’Épi de blé

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L’Épi de blé
Traduction par René Bories.
Kinder und hausmärchen, volume 2Dieterich2 (p. 438).

L’Épi de blé

Il y a bien longtemps alors que Dieu déambulait encore sur cette Terre, la fécondité du sol était alors bien plus forte qu’aujourd’hui : les épis à l’époque ne portaient pas cinquante ou soixante graines, mais quatre à cinq cents. Ainsi poussait le blé d’en bas jusqu’en haut ; aussi longue était la tige aussi long était l’épi. Mais hélas les Hommes, même face cette prodigalité, ne prêtaient plus attention à ce bienfait que le Seigneur leur offrait, ils devenaient indifférents et frivoles.

Un jour même, une femme vint à passer devant un champ de blé, et son petit enfant, qui gambadait près d’elle, tomba dans une flaque et salit son habit. La mère saisissant une pleine poignée de beaux épis lui nettoya avec son vêtement. Le Seigneur vint à passer par là, la vit, s’emporta et lui déclara : -"dorénavant, le blé ne portera plus d’épis : Les Hommes ne sont plus dignes de ce Don du Ciel. Ceux qui se tenaient tout près, l’entendirent et en furent effrayés. Ils tombèrent à genoux et l’implorèrent afin qu’il restât encore quelques grains sur la tige : bien qu’eux-même ne le méritassent point, qu’au moins les innocentes poules ne périssent pas de faim. Le Seigneur voyant leur détresse, prît pitié et accèda à leur requête.

C’est la raison pour laquelle, il pousse aujourd’hui encore un épi au sommet de la tige.

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